Les visages multiples de la ville
Fondé en 1833 comme brasserie De Hand, ce site est aujourd’hui un lieu branché et huppé. Je le vois d’emblée en observant les lettres d’un rouge vif qui décorent de manière artistique les murs, les vitres et les portes. L’entrée, déguisée en conteneur rouge, réfère tout de suite au port, cet autre cheval de proue dont les Anversois peuvent s’enorgueillir. Et ce n’est pas tout : différentes vidéos d’Anversois inconnus ou de visiteurs d’Anvers me racontent les moments forts de notre ‘ville du biscuit’ (bien que les biscuits et le chocolat ne figurent pas à l’ordre du jour). Anvers est synonyme de culture, de créativité, du diamant et du port. Elle attire les étudiants, les fervents du shopping, les touristes. L’objectif est clair. La brasserie De Koninck et la ville partagent un même destin.
Éducatif, mais de manière responsable
D’ici je plonge vers le cœur de la brasserie. Le style maison rouge constitue littéralement le fil rouge à travers le bâtiment. Chaque pièce possède un aménagement totalement différent et raconte sa propre histoire. Je me sens dans
Alice au Pays des Merveilles
. Après un petit film sur l’histoire de la brasserie je bascule - si, si – dans une bolleke. Sur un grand écran le connaisseur de la bière Ray Cokes s’étend sur les différents types de verres à bière. En même temps j’assiste à la parade des principales bières de la brasserie. Car ne vous trompez pas : la brasserie De Koninck est bien plus que la seule bolleke.
Je clique pour allumer l’un des écrans TV, judicieusement installés dans des répliques de cuves de maturation. J’ai le choix parmi le néerlandais, le français, l’anglais ou l’allemand. Un sympathique rouquin (
Coincidence? I think not!
) me raconte tout sur le processus de la bière. Grâce au style enjoué je comprends à présent enfin la différence entre le malt, l’orge et le moût.
Le rythme battant révèle que je pénètre dans la salle de la mise en bouteilles. Via un petit film sur les différentes étapes, j’apprends comment un bouteille peu ragoutante est rincée, étiquetée et à nouveau remplie. Vive la consigne !
La bière est prête et mise en bouteille. Il est temps de la livrer. Une vielle camionnette vrombit déjà. Je prends place au volant et j’enfonce le bouton rouge. Le véhicule se met en branle et j’ai soudain vraiment l’impression de foncer à travers la ville. Les images sur le pare-brise me conduisent du quartier du Zurenborg vers le cœur d’Anvers.
Buvons maintenant, ou pas encore tout à fait. Dans un bistro authentique d’il y a deux siècles la discussion bat son plein entre tous les anciens propriétaires de la brasserie et aussi avec l’actuel gérant d’affaires Michel Moortgat. Or chaque personnage est bien calé dans son propre tableau. On renifle ici une atmosphère genre Harry Potter, mais sans que cela ne soit infantile. Des cartes et des verres vides jonchent les tables en bois circulaires et en arrière-fond le piano entame un air évoquant les lumières de l’Escaut. On sourirait pour moins.
En chemin vers la salle des dégustations je bute sur les affineurs de fromage Van Tricht. Je peux littéralement regarder à partir du haut dans leurs magistrales cellules d’affinage. Le métier des affineurs s’enlace avec style avec la brasserie. Sur les vitres je lis des conseils et des appariements d’ingrédients. Je me promène maintenant vraiment dans le cœur de la brasserie. À gauche et à droite j’observe les cuves de fermentation et de maturation. Une maquette m’en dit tout sur les différentes phases.
Après la vidéo
Moving Antwerp
je me retrouve plongée dans un aperçu des différents produits ainsi que de l’ancienne propagande de la brasserie.
Jef, un p’tit verre on a soif!
Il est temps de me désaltérer. Grâce à la
‘Beer me!’ app
je découvre ma bière préférée : la Triple d’Anvers. Je n’hésite pas à la commander en échange de mon billet d’entrée. Elle est fraîche et acide. Tout en savourant un instant encore le goût en bouche dans la salle des dégustations, j’actualise mon #brewfie. Et oui, le mot existe vraiment. Je peux même télécharger la photo sur un site internet et la faire imprimer dans la boutique. La boutique est un Walhalla de souvenirs cools de et sur la brasserie. Cela va des skateboards aux petites combinaisons pour bébés. Du matériel de cadeau idéal.
Grâce au style rafraîchissant, aux informations simples et claires et aux décors variés, une visite à la brasserie est une plus-value particulièrement éducative. Voici bien une excursion parfaite pour les entreprises, voire même les écoles.
Depuis l’ouverture, la brasserie De Koninck accueille en moyenne 100 visiteurs par jour en semaine. Le weekend ce nombre peut atteindre 400 visiteurs par jour. Les visiteurs sont un mélange de jeunes et de plus vieux, d’entreprises, de personnes privées et d’étudiants.
Le site se veut être une petite ville culinaire. Le chocolatier Jitsk vous propose déjà des dégustations. Bientôt le fromager des Affineurs Van Tricht, la boucherie De Laet & Van Haver et le restaurant The Butcher’s Son en feront de même.
Côté pratique :
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Une visite coûte € 12/personne et € 10/personne pour les groupes.
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À partir de 15 personnes il faut réserver.
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Vous pouvez louer la maison de la brasserie pour 80 personnes, dans la cave VIP il y a de la place pour 25 personnes.
Le saviez-vous ?
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Il faut tenir un verre de bière par les nervures au bas. Ainsi vos mains ne tiédissent pas la bière.
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La forme de la bolleke est basée sur le sein de la femme. La tradition oblige donc aux hommes de toujours en commander deux.
octobre 2015